Duel à 4 mains
Et c’est là qu’on va rigoler.
Ce week-end, moment d’anthologie prévu, la rencontre au sommet.
Mes parents, les parents de Grosminet, et nous pour un dîner chez nous.
Au menu : fondue bourguignonne avec piques et huile bouillante inclus.
Alcool à volonté.
Mise au point :
Les parents de Grosminet ont été mis au courant il y a quelques mois que nous allions nous pacser.
Mes parents sont au courant que nous sommes pacsés depuis une date indéfinie qui n’a aucune importance.
Les parents de Grosminet sont au courant que je fumais et ont même assisté à mon sevrage.
Mes parents n’ont jamais su que je fumais.
Mon père finira bourré.
Le père de Grosminet finira aussi avec un coup dans le nez.
Ma mère fera bonne figure et sourira et rigolera tout le temps à toutes les blagues pourries, et fera sa langue de pute le lendemain au téléphone avec ma soeur.
En fait, ce que je crains le plus, c’est la mère de Grosminet. Bien sûr, elle est adorable, mais je crains sa verve et son accent embourgeoisé.
Ah non, ce que je crains encore plus, c’est qu’ils s’entendent bien et qu’ils veuillent nous marier. Mais ne cauchemardons pas, ça n’arrivera jamais, je serai là à veiller à tout semblant de discussion, ils devront manger et boire et se regarder manger et boire. Point barre.
Comment ça j’angoisse un chouïa ? On parle de mes parents là quand même. Oui oui, de ma mère qui ne m’a plus adressé la parole pendant 3 mois quand je lui ai annoncé comme une fleur que je ne rentrais pas chez elle mais partait habiter à l’autre bout de la France avec un mec qu’elle ne connaissait ni n’avait entendu parler. De mon père, chiraquien convaincu, faux-fonctionnaire, à brailler plus fort que n’importe qui, à s’emporter contre l’évêque du patelin à la fin d’un repas bien arrosé.
Oh, damned, on n’est pas dans la merde …